Urban Fossils: The Cement of a Manufactured Heritage , installation, GU, 2024
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Il y a maintenant plus d’un siècle, Walter Benjamin, dans sa réflexion autour de l'urbanisme soulignait que la ville moderne constituait un espace dynamique de transformation continue, où les vestiges du passé sont sans cesse remplacés par de nouvelles empreintes typologiques. Les dynamiques de gentrification amplifient aujourd’hui ces mutations en laissant derrière elles des motifs manufacturés à grande échelle. Ces marqueurs typologiques sont facilement reconnaissables et se juxtaposent les uns aux autres comme des échantillons ou des empreintes temporelles qui définissent la charte graphique de notre époque. Ces marqueurs deviennent les témoins historiques d’une époque manufacturée sous la forme de répliques archéologiques. Mais que resterait-il de ces répliques, dans l’hypothèse selon laquelle les villes d’aujourd’hui seraient délaissées de toute occupation humaine ? Quelles seraient les empreintes qui subsisteraient de notre époque, et comment seraient-elles comprises et étudiées à l’aube d’un nouveau commencement ?
Fauxssiles urbains : Le ciment d’un héritage manufacturé propose d’imaginer les vestiges de la ville de demain à partir d'empreintes et de motifs contemporains laissées dans le tissu architectural moderne. Ce projet de recherche typologique se propose comme une réflexion sur la relation entre l'image d’archive et son lien avec l'archéologie urbaine, explorant les manières dont les éléments de construction coexistent au sein de paysages modernes en constant changement. Les façades, les joints, les pavés, et les matériaux de construction deviennent des empreintes d’investigations sculpturales, permettant non seulement d’étudier les traces urbaines du présent, mais d’imaginer les formes résurgente de notre époque à partir de fossiles imaginés et d’une archive photographique fictionnelle.
Fauxssiles urbains s'inscrit dans le contexte plus large de l'anthropocène, où les activités humaines laissent des empreintes significatives sur notre planète. En exposant les traces laissées par les efforts de construction dans des villes en constante mutation, le projet suscite une réflexion sur notre rôle en tant qu'acteurs·trices dans l'évolution de notre environnement urbain. Ces vestiges fossilisés intentionnellement deviennent des marqueurs cruciaux, soulignant notre responsabilité envers les traces que nous laissons sur le canevas de notre existence urbaine.
Ce projet a été exposé pour la première fois dans le cadre de la programmation Comment Voisiner ? du laboratoire pluridisciplinaire GU à Montréal. Merci à toute son équipe pour son soutien et son accompagnement : Joséphine Rivard, Chloé Luchs et Suzel D. Smith.
